samedi 6 décembre 2014

Si le métier de parent s'apprenait dans les livres...

Si "devenir de bons parents" était un objectif réaliste. Et raisonnable.
Si "devenir de bons parents" pouvait s'apprendre dans les livres.

Voici les lectures que je partagerais :

Parmi les grands classiques : 

  • Points forts (T.B. Brazzelton).
On entend souvent parler de sa méthode sur l'acquisition de la propreté, le très télégénique M. Rufo le cite souvent. Du coup, j'y ai jeté un œil peu de temps après la naissance de mon premier têtard. 3 ans plus tard (et un têtard en plus), il est toujours sur mon chevet. Je le feuillette régulièrement. Comme la plupart des ouvrages de puériculture, il est structuré par tranches d'âge mais là, le contenu est un peu plus dense. Chaque tranche d'âge présentée se caractérise par des "points forts" du développement de l'enfant et aborde les grands thèmes (sommeil, alimentation, développement moteur, ...) sur cette période. Plusieurs chapitres en fin d'ouvrage offrent une approche plus thématique que séquentielle (Discipline, amis imaginaires, ...). Personnellement, ça m'avait un peu changé des F. Pernoud et autres grands formats du même type qui me laissaient un peu sur ma faim. 

Pour les grands classiques, voir aussi les références proposées par Conseils éducatifs dans sa biblio des parents. D'ailleurs, c'est cette page qui m'a donné envie de me livrer à l'exercice de sélection. Je retiens notamment "Lorsque l'enfant paraît" (F. Dolto), disponible notamment dans sa version radiophonique.

    Dans la (très anglo-saxonne) rubrique "Discipline positive" : 

    • L'autorité au quotidien. Un défi pour les parents (B. Racine).

    J'ai toujours un faible pour les canadiens, notamment en matière de santé et d'éducation. A Montréal, le Centre hospitalier mère-enfant (CHU Sainte Justine) édite de nombreux ouvrages sur l'éducation. Dans "L'autorité au quotidien. Un défi pour les parents", vous entrez dans le monde l'écoute active, la communication non-violente (CNV) et autres techniques de communication. Ce livre est organisé en deux parties : une première qui présente les grands principes que pose B. Racine sur l'éducation en général et l'autorité en particulier et une seconde, qui traite de problématiques spécifiques : couchers difficiles, agressivité, participation aux tâches domestiques, ... Personnellement, je me suis jetée sur le chapitre dédié aux couchers difficiles, ce qui m'a permis de tester les méthodes proposées... et d'en découvrir les limites.
    Ce que j'aime dans ce livre : 
    - la prise en compte des besoins affectifs de l'enfant dans l'exercice de l'autorité
    - l'idée d'un "réservoir affectif" qu'il est nécessaire de remplir et alimenter avant d'effectuer des "retraits" (les incessantes demandes que l'on formule aux enfants à longueur de journée : habille-toi, ne crie pas, range tes jouets, ...)
    - L'importance de dire ce qui va bien, et pas seulement ce qui ne va pas
    - La verbalisation des émotions et leur acceptation
    - L'idée de cultiver la collaboration plutôt qu'imposer une obéissance aveugle (en dehors de ce qui relève de la sécurité, de l'hygiène et autres besoins fondamentaux, bien sûr)
    - Savoir faire la part des choses entre les moments où il est important et essentiel de dire "non" ou d'intervenir (la sécurité, le respect des autres, la sécurité, ...) et les moments où il faut savoir lâcher un peu de lest (la couleur du pull le matin, l'ordre des plats dans le repas, ...)
    Ce que j'aime moins :
    - Le côté un peu "too much" par moments (définition d'un code de vie familial, le côté très "good boy/good girl" des anglo-saxons, ...)
    - Le culte des "routines" à établir pour tous les moments, et à respecter au quotidien. Ça aussi c'est très anglo-saxon
    - Çà a l'air simple et d'une efficacité à toute épreuve quand on le lit mais ça ne marche pas à tous les coups. Notamment avec les enfants de moins de 3 ans, qui sont plus difficilement "raisonnables" au sens propre.

      Quand rien ne va plus : 

      • Pour parents débordés et en manque d'énergie (F. Ferland)

      Encore une fois, du pragmatisme à l'anglo-saxonne. Je me suis plongée dans ce bouquin quand j'ai commencé à découvrir mes limites. Tandis que les auteurs français ont tendance à parler de l'épuisement maternel et d'en analyser les causes dans tous les sens, nos amis canadiens vont à l'essentiel quand on perd pied : prendre du recul, faire la part des choses et s'organiser.
      Ma citation préférée : 'Je suis reconnaissante pour les cris de mes enfants dans la cour : cela veut dire que mes enfants sont vivants". Vu comme ça... 
      Francine Ferland nous invite à faire le point sur notre organisation et les ressources que l'on peut mettre en place (appui de nos proche, entraide avec les voisins, ...), à revoir nos priorités et notamment ne pas négliger nos propres besoins psychologiques ou notre couple, à gérer son temps (24h par jour : ni plus, ni moins). Pour "vivre avec des enfants en restant zen", elle nous invite elle aussi à choisir ses batailles et créer une atmosphère détendue à la maison.
      Ce livre est un guide pratique autant qu'une invitation à voir les choses sous un autre jour. Dans les premiers chapitre notamment, on fait le point sur notre emploi du temps de la semaine et les personnes ressources autour de nous pour identifier les choses à changer. Elle revient sur des fondamentaux du développement personnel : lâcher du lest, savoir dire non, ...

      • S'occuper de soi et de ses enfants dans le calme : Bouddhisme pour les mères (S. Napthali).

      Comme le sous-titre l'indique, c'est une référence plus mystique... mais néanmoins intéressante. Libre à chacun de lire les chapitres dédiés à la pratique bouddhiste.
      C'est un livre personnel, dans lequel je me suis retrouvée. Une femme qui a découvert ses limites en éduquant deux enfants d'âge rapproché.
      Là encore : du recul et de la bienveillance. Des chapitres pour gérer la colère qui monte et trouver (retrouver) le calme. Les moins mystiques passeront sur un ou deux chapitres qui donnent les fondements du bouddhisme ainsi que sur la fin de l'ouvrage qui a trait à la pratique et à la méditation. Au milieu, il y a beaucoup de choses intéressantes.
      En tous cas, on ne m'enlèvera pas de l'idée que les moines et ermites ont peu de mérite : facile d'être calme quand on vit tranquille dans le calme!

        Pour prendre conscience de l'évolution de la culture (y compris la puériculture) : 

        • Comment soigner et éduquer son enfant (B. Spock). Où l'on découvre que l'on peut fumer un peu (mais pas trop) pendant la grossesse, comment laver les langes (avant le come-back des couches lavables) et l'éternel débat pouce ou tétine, tel qu'il était traité dans les années 50-60.
          N'empêche que... ma belle mère a élevé ses trois enfants avec un peu de Dr Spock mixé avec une bonne dose de Dolto, m'offrant ainsi un mari hors pair !

        Bien entendu, cette petite bibliothèque des parents est très personnelle et subjective. Elle n'a pas vocation à être représentative d'une seule approche ou d'une époque... Bref, c'est juste une petite liste sans prétentions ;-)

        2 commentaires:

        1. +1 pour les Points Forts de Brazelton. Ce livre m'a permis de me rendre compte que je me posais les mêmes questions de jeune maman, que les parents qu'il rencontrait en consultation de pédiatrie et c'était il y a 20 ans aux Etats-Unis (le livre à été publié en 1992). Très bon ouvrage, qui présente bien les points forts liés a chaque age de développement de l'enfant. Je le recommande à mon tour !

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          Réponses
          1. Chère Delphine, à toi qui t'apprête à accueillir ton deuxième têtard - et comme je sais que tu es "fluent" - un "bonus track' dans cette liste :
            The second baby survival guide : How to stay calm and enjoy lige with a new baby and a toddler

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